Espérance de vie

Ils sont là, avec nous. Ils nous apportent leur présence, inconditionnelle et réconfortante. C’est un bonheur de vivre avec eux. Et personne n’a envie de penser qu’un jour, ils ne seront plus là.

Pourtant, cela fait partie des choses à savoir avant même  d’accueillir un animal chez soi : quelle est l’espérance de vie de l’animal que je désire adopter ?

Tête de vieux chien

En quoi cela peut-il m’aider dans mon choix  ?

Il y a de nombreuses raisons qui font que je dois m’intéresser à la longévité estimée de l’animal que je désire adopter.

Je suis jeune, j’ai toute la vie devant moi et un sens de la responsabilité et de la loyauté à toute épreuve. Il n’y a aucune raison pour que je n’adopte pas une jeune tortue d’Hermann, qui a en gros une espérance de vie équivalente à la mienne.

Bien sûr, en tant qu’humain, je suis un peu léger pour une tortue géante des Seychelles (250 ans) ou un requin du Groeland (400 ans).

Je suis jeune, totalement immature, j’adore les animaux  mais partager la même tente que ma copine pendant une semaine me semble être un engagement trop lourd pour ma faible carrure. Une souris (2 ans) fera l’affaire, un rat (5 ans) si je veux tester mes limites.  Je peux aussi vivre une intense amitié avec un insecte éphémère.

Je suis âgé. J’aimerais bien avoir de nouveau un animal comme compagnon de mes vieux jours. C’est un choix difficile. Comment être sûr qu’il mourra avant moi ? Et si ce n’est pas le cas, saurai-je lui assurer une vie digne après mon départ ?

Je n’ai personnellement pas encore tout à fait atteint l’âge où on se doit de se poser cette question. Mais cela ne saurait tarder… Et j’y pense. J’aime être entourée d’animaux. Je n’imagine pas ma vie sans eux. A quel moment cela deviendra-t-il trop égoïste ? Saurai-je entendre la voix de la raison et du respect ?

Quel que soit mon âge, je dois être conscient de la question de l’espérance de vie de l’animal que je choisis, pour ne pas prendre une responsabilité trop lourde que je ne serai pas capable d’assumer ni laisser un animal dans le désarroi parce que je ne serai plus là pour prendre soin de lui.

Chaton blanc

Longévité, espérance de vie… De quoi parlons-nous ?

“La longévité potentielle d’un être vivant est la durée de vie pour laquelle il est programmé en tant qu’espèce biologique.” Voilà ce que nous dit Wikipédia.

L’espérance de vie se définit comme le nombre moyen d’années qu’il reste à vivre à un individu ayant un âge donné. Tout dépend donc de l’âge de l’animal lorsqu’il arrive chez nous. Ce n’est pas la même chose d’adopter un chiot ou un chien dans sa maturité.

L’espérance de vie dépend d’un grand nombre de facteurs.

A l’intérieur d’une même espèce, on voit apparaître une grande variabilité. Un grand chien (8 ans) a une espérance de vie bien moindre que celle d’un petit chien (12 ans). De la même façon, une poule brahma vivra moins longtemps qu’une petite poule cayenne.

Poule naine

Il y a les chiffres moyens et il y a la vie…

Un animal sauvage vivant dans son milieu naturel ne fera pas d’aussi vieux os que celui qui vit en captivité dans de bonnes conditions d’existence.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont choisi d’élargir le nombre et la diversité des espèces de mammifères à comparer. En s’appuyant sur la base de données Species 360 (ex-Isis) qui recueille depuis 1973, de nombreuses informations sur les animaux en captivité, les chercheurs ont pu comparer les paramètres démographiques des populations captives et sauvages d’une soixantaine d’espèces. « Nous avons décidé de prendre en compte quatre paramètres: le taux de mortalité avant les premiers signes de vieillissement, l’apparition du vieillissement, la vitesse de ce dernier et la longévité moyenne » explique Jean-François Lemaître, chercheur au LBBE et coauteur de l’article.

Les résultats sont éloquents : pour chacun des paramètres, la captivité est avantageuse, sans qu’une différence notable n’existe entre les mâles et les femelles. Ils sont particulièrement probants pour les petits mammifères, dont le cycle de vie est naturellement plus court que les grands mammifères en raison d’une prédation et d’une compétition intraspécifique plus marquées. Chez les espèces dites « longévives », dont la mortalité adulte est faible en conditions naturelles, les bénéfices sont moindres. Il existe même des cas où l’espérance de vie est identique voire inférieure en captivité, comme chez les éléphants d’Asie et d’Afrique, ou les Primates. « Un âge de reproduction plus précoce en zoo pourrait expliquer un gain d’espérance de vie moindre, voire nul, pour les espèces longévives. Mais ce n’est qu’une hypothèse », suggère Jean-François Lemaître.

Autre point important, dans la nature, le fait d’être un prédateur ne garantit pas une vie « tranquille ». En effet, Sur les 15 espèces de carnivores sélectionnées, toutes ont une longévité plus longue en zoo qu’en milieu naturel. Le Renard, par exemple, peut miser sur une longévité moyenne de 12 ans en zoo, contre 3 ans dans la nature… Le Lion, 19 ans contre 13 ans.  Article sur le site du CNRS

Un animal dont on ne respecte pas les impératifs biologiques, en matière d’alimentation, d’environnement, de contacts sociaux ne vivra pas vieux non plus. Un animal obèse a ainsi beaucoup plus de mal qu’un autre à atteindre un âge avancé.

Mais il ne faut pas mettre de côté  l’intervention humaine dans les patrimoines génétiques de nos animaux domestiques. Ces derniers sont très souvent sélectionnés pour des critères esthétiques ou de performance, très rarement pour qu’ils puissent vivre le plus longtemps possible. Les poules pondeuses sont génétiquement travaillées pour pondre beaucoup en une année. Elles meurent jeunes, épuisées. Quand une maladie surgit dans un élevage industriel, on abat toutes les bêtes et on ne cherche pas à les soigner, d’où la médiocrité des soins vétérinaires proposés pour cette espèce, pourtant très proche de l’homme.  D’autres poules seront sélectionnées pour avoir de jolis tarses bien jaunes ou une queue comme ci et un camail comme ça. On se soucie fort peu de les sélectionner pour exprimer tout le potentiel de leur espèce en matière de durée de vie. De toute façon, ces malheureuses poulettes sélectionnées finissent rapidement dans le congélateur du sélectionneur. Ces dernières années ont vu les poules accéder au statut d’animal de compagnie, mais on ne sait pas encore très bien quelle est l’espérance de vie réelle d’une poule.

Il y a les maladies, et il y a les accidents de la vie. Une voiture pour un chat ou un chien, un renard pour une poule… Voilà qui vient brutalement briser une ligne de vie.

Ma petite Betty Plume avait beau promener, comme une petite princesse, son espérance de vie de 20 ans, en bonne petite faisane dorée qu’elle était, elle n’a pas fêté son premier anniversaire. Un renard en est la cause, sans doute.

 

Adorable petite faisane dorée

Quelques espérances de vie, à partir de la naissance

Cigale : quelques semaines pour l’adulte (et entre 5 et 17 ans sous terre)
Hérisson : 10 ans en théorie, 2 ans en pratique (cause : route)
Hamster : 2 à 4 ans
Souris : 2 à 4 ans
Rat : 3 à 5 ans
Gerbille : 4 à 6 ans
Cochon d’Inde: 5 à 7 ans
Poule : 5 à 18 ans
Caméléon : 6 à 7 ans
Loup : 6 à 8 ans en liberté, 15 à 20 ans en captivité
Lion : 7 à 12 ans (mâle) et 14 à 20 ans (femelle) en liberté, 30 ans en captivité
Lapin : 10 à 12 ans
Petit perroquet : 10 à 15 ans
Vipère : 12 à 18 ans
Iguane : 12 ans
Marsouin : 13 ans
Chien : 15 ans
Lynx : 15 ans
Aigle : 15 à 20 ans
Chat : 15 à 20 ans
Couleuvre : 15 à 25 ans
Panda : 18 à 20 ans et (environ 30 ans en captivité)
Vache : 20 ans
Cochon : 20 ans
Chinchilla : 18 à 22 ans
Dauphin commun : 25 ans
Python
: 20 à 25 ans
Cheval : 20 à 30 ans
Pingouin : 20 à 30 ans
Chèvre : 35 ans
Baleine pilote : 40 à 60 ans
Grand dauphin : 45 ans (mâle), 55 ans (femelle) en liberté, 20 ans en captivité
Perroquet : 40 à 100 ans
Éléphant : 50 ans en liberté, 80 ans en captivité
Orque : 50 ans (mâle), 100 ans (femelle)
Baleine bleue : 80 ans
Tortue Géante : 150 ans
Baleine australe : 200 ans

Bien sûr, ces chiffres sont des moyennes. Il peut arriver que certains individus battent de spectaculaires records. Un poisson rouge vit une trentaine d’années mais Tish et Goldie ont vécu 43 ans.

Voilà, votre choix est fait en toute connaissance de cause : ce sera une baleine australe. Il ne vous reste plus qu’à creuser le bassin…

Queue d'une baleine

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2 thoughts on “Espérance de vie

  1. Je me suis toujours dit qu’une fois que j’aurais un âge plus avancé, je continuerais d’avoir des animaux. Je ne peux pas vivre sans eux, ils sont presque ma raison d’être, mais je veux rester une humaine responsable. Je choisirais donc d’adopter des animaux plus âgés pour leur offrir un panier retraite et pour leur offrir une seconde chance. Souvent laissés de côté à cause de leur âge, je pense que ce serait la manière la plus responsable de rester entourée et de les aider tout autant qu’ils m’aideront.
    Merci pour cet article qui responsabilise et qui aide à se rendre compte qu’il faut être prêt à assumer un animal jusqu’à la fin de sa vie à lui. Et si on ne le peux pas, assurer leur avenir sans nous.

    1. Oui, je pense vraiment que c’est quelque chose qu’il faut envisager. J’ai personnellement ouvert un livret sur lequel je verse une petite somme mensuelle. Cela me sert d’assurance maladie au cas où, mais aussi, c’est de l’argent qui serait consacré à l’avenir de mes animaux s’il devait m’arriver quelque chose.

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