Lorsque j’ai acquis mes deux premières poules, je savais tout !
Je savais que les poules pondent des œufs, qu’elles traversent la cour en picorant les graines qu’on a jetées par terre et qu’elles adorent aller là où on ne veut pas d’elles, comme les jardins, par exemple.
Je savais tout, je vous dis. Je les avais vues de loin dans la ferme de mes grands-parents et forte de cette expérience, je ne voyais pas ce qui pouvait manquer à mes connaissances.
Bécotte et Ricotte, la jolie noiraude et la petite poule rousse, se sont chargées de me faire comprendre mon erreur.
Dès qu’elles sont arrivées chez moi, elles m’ont bien fait sentir que je n’étais pas au niveau… Il a fallu que je me forme et je ne connaissais pas d’école qui apprenne comment s’occuper convenablement de gallinacées pour qu’elles mènent une vie épanouie.
Vite ! Vite ! Internet !
Quand on a besoin d’apprendre rapidement, de nos jours, c’est vers internet qu’on se tourne. C’est une mine. On trouve tout. Tout ce qu’on a envie et besoin de savoir. Mais beaucoup d’âneries, aussi ! Et il est souvent bien difficile, quand on est néophyte, de faire le tri entre ce qui a une valeur et ce qui n’en a pas. Certaines informations sont même susceptibles de faire du mal aux animaux que l’on a en charge. Il faut faire appel à son bon sens et à son affection pour ses bêtes pour ne pas leur faire subir des pratiques dangereuses et stupides pour un gain hypothétique.
Un des fameux exemples que l’on peut donner est le conseil de plonger l’arrière-train d’une poule dans une bassine d’eau froide, pour faire en sorte qu’elle cesse de couver. C’est ridicule, agressif, inefficace et dangereux pour la santé de l’oiseau. Mais je me suis demandé si je devais le faire. Et il faisait froid, on était en avril. Alors après, je devais lui sécher les fesses au séchoir à cheveux ? Oui mais alors, est-ce que ça n’allait pas annuler l’effet voulu ?… J’ai abandonné l’idée et bien m’en a pris. Récemment, je lisais encore sur Facebook que quelqu’un conseillait à une internaute, embêtée par une poule qui mangeait les œufs, de lui couper le bout du bec ! Cruel et vain. Et pourquoi pas lui ligaturer le jabot.
Par contre, on trouve des sites, des blogs, extrêmement sérieux, qui font appel à l’intelligence dans le respect de l’animal. Et quand on les a trouvés, on les place dans ses favoris avec bonheur. Et l’on sait que les réponses à nos questions que nous y trouverons seront frappées au coin du bon sens et de l’expérience.
C’est ainsi que j’ai trouvé le site de SOS Gallinacés, qui est tenu par des gens compétents, ayant compris que chaque poule est unique. Quand une de mes poules est malade, c’est vers eux que je me tourne.
C’est en cherchant des réponses sur ma Ricotte qui ne tenait plus debout sur ses pattes que j’ai découvert le très chouette blog de Gaëlle Dobignard, Œuf poule poussin. Un blog varié, abordant la question des poules par différents angles. Joyeux, techniques, dramatiques, émouvants… Article après article se dessine une ligne de vie avec les poules. Passionnant !
Un petit forum sympathique également, où l’on peut échanger en toute simplicité sur ses poules, Poule de France. Il y en a plein d’autres à utiliser mais avec précautions.
De nombreux autres sites existent, qui amènent précieuses informations ou partage d’expériences et d’émotions. Jolies plumes et crêtes au vent, par exemple. Poule’s club, celui de Graciane et plein d’autres où des gens découvrent la poule comme animal proche de l’être humain et possiblement animal de compagnie.
Prendre le temps de lire pour apprendre
Parce que je suis de l’ancienne école, lire un livre de papier me permet souvent de mieux assimiler ce que je découvre. J’ai très vite acquis des ouvrages dont j’ai appris plus tard qu’ils avaient été rédigés par des sommités du monde des poules. Les auteurs sont des gens éminents, connaissant bien leur sujet. Le petit bémol que j’apporterai est qu’ils n’envisagent que très rarement la poule sous l’angle de l’animal de compagnie. Au mieux comme un animal d’élevage familial ou comme animal de concours.
Rencontrer ceux qui savent
J’ai beaucoup appris auprès des personnes qui possèdent des poules depuis longtemps. Ce sont souvent des vieilles dames, qui en ont vu passer, des œufs et des poulets rôtis. C’est un peu là que le bât blesse : ma vision des poules est celle d’animaux de compagnie. Je suppose que cela peut se rencontrer également dans des générations antérieures mais force est de constater que la plupart ont une vision utilitariste des gallinacées.
Cependant, il y a de bonnes choses à prendre. Il faut user de circonspection.
Observer ses animaux
Pour beaucoup de choses, ce sont mes poulettes elle-mêmes qui sont mes maîtresses d’école. Elles savent me montrer ce qui va et ce qui ne va pas. Leur plaisir de vivre, leur façon de profiter de la vie est aussi un enseignement qui va bien au-delà de la simple maintenance d’animaux.
J’ai dû beaucoup apprendre par moi-même pour arriver à m’occuper correctement de mes poules. Mes deux premières ont essuyé les plâtres et j’ai souvent honte, rétrospectivement, de ce que j’ai pu faire ou ne pas faire. L’ignorance n’excuse rien. Mais tout au long de cet auto-apprentissage, elles ont toujours été bienveillantes, comme si elles sentaient qu’au cœur de mes errements, il y avait surtout un désir de bien faire. Au bout de quelques années, j’ai fini par apprendre quelques trucs. L’un d’entre eux est la modestie.
Cet article participe à l’événement interblogueurs organisé par le blog Chien Ludique dont j’apprécie beaucoup cet article.
Oh oui…comme c’est vrai !!! Elles sont de vrais professeurs pour nous. C’est vrai qu’elles nous font grandir, ces cocottes avec lesquelles nous partageons tant de moments forts. Nos incertitudes nous obligent à nous regarder comme un être vivant qui s’occupe d’un autre être vivant……. rien de moins et rien de plus. Merci pour cet article Françoise 😊
😊
C’est bien vrai. Quand on ne sait pas vraiment on ne sait pas non plus comment trier le vrai du faux sur Internet et on peut faire des bêtises. Il faut alors souvent se tourner vers des professionnels qui ont voué leur vie à l’animal. Effectivement dans le cadre des poules, les professionnels sont souvent des exploitants qui délaissent l’individualité des poules pour privilégier le profit.
C’est beau de voir que tes petits amours à plumes sont aimés et chéris à ce point.
Elles resteront toujours les meilleures professeures, pleines d’amour, de patience, de caractère !
😊