Chat ! – 54ème Cavalcade des blogs

Françoise est une gentille fille. Mais elle est stressée. Qu’est-ce qu’elle est stressée, Françoise ! Il y a des matins où elle en arriverait à me communiquer ce stress. Mais je lutte. Je me love davantage sur la couette, les pattes en l’air et fait fuir ainsi toutes les tensions. Même si autour de moi, c’est un tourbillon de courses dans le couloir, de portes qui s’ouvrent, se ferment et claquent, de départs, de retours, de fausses sorties et de sorties, rien ne m’atteint : j’ai appris depuis longtemps à ne jamais me laisser gagner par l’agitation des départs vers ce que Françoise appelle “le travail”.

Chat sous la couette

Le travail… Qu’est-ce que c’est ? C’est, de toutes les activités humaines, la plus mystérieuse. Outre les gesticulations matinales, on dirait que le travail draine une grande partie de l’énergie de Françoise. Et quand elle rentre le soir, elle s’affale dans le canapé comme si elle avait chassé le rat taupier toute la journée. Je crois que je n’aimerais pas le travail. Heureusement personne ne m’en demande.

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Les humains ont ainsi des comportements étranges et inexplicables. Mais ils peuvent être serviables et comprendre les besoins essentiels d’un chat comme moi. Même si elle n’en perçoit pas toutes les subtilités, Françoise sait globalement apprécier à sa juste valeur la nécessité d’entrer et sortir par une porte ou une fenêtre.  Je vois bien qu’elle ne comprend pas toujours pourquoi il est important, à un moment donné, de sortir par l’ouest plutôt que par l’est… pourquoi il est essentiel de renoncer à sortir au moment même où la porte s’ouvre. Je ne peux pas demander à un être humain de saisir la complexité d’un passage à travers une porte et à quel point il est la plupart du temps essentiel de s’arrêter juste au milieu, ni dedans, ni dehors. Il est des décisions qu’on ne peut pas prendre à la légère… Mais Françoise, dans son manque de finesse sur ces sujets, comprend quand même quelque chose d’essentiel : je dois pouvoir sortir à ma guise, et rentrer, et sortir, et rentrer, et sortir, et rentrer et…

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Pauvre Françoise, qui est extrêmement démunie quand il s’agit de se débrouiller convenablement à la chasse. Elle n’y entend rien. Elle est bruyante quand elle approche les galeries des rats et elle n’a aucune patience. Je vois bien qu’elle préfère ramener de la nourriture que l’on a fabriquée pour elle. Et ce ne sont jamais des nourritures récemment tuées, qu’elle ramène… Voilà pourquoi, je dois régulièrement lui apporter de petites proies tout juste achevées. Mais elle n’a même pas les capacités d’un chaton de quelques semaines. Elle ne sait absolument quoi faire des souris que je lui dépose. je l’ai même vue en saisir par la queue pour aller les jeter au fond du jardin en faisant une moue dégoûtée. Si ce n’est pas gâcher la besogne, ça !

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Malgré tout, Françoise est mon humaine. Elle est souvent mal dégourdie, agitée et manque de pertinence. Mais elle a bon cœur : elle songe toujours à me laisser une gamelle bien remplie et une soucoupe d’eau propre. Et elle ne me chasse jamais de la couette si confortable. Si seulement elle était moins stressée…

Cet article participe à la 54ème Cavalcade des blogs, organisée par Elodie, du blog L’animal heureux. Vous trouverez ici les références de ce carnaval d’articles dont le thème est “A travers ses yeux”. La Cavalcade des blogs a été créée par Gaëlle, du blog Cheval facile.

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